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« J’AIME PARIS »
Une langue de végétation dévale sur le sable doré vers la mer des Caraïbes. On y accède par un chemin de graviers enrobé de plantes qui conduit à la plage de Grande Anse, près du bourg de Deshaies. Quelques heures auparavant, un avion me déposait sur le tarmac brulant d’une France d’outre-mer désormais à portée de main.
La plage s’étale sur une trentaine de mètres vers les flots avant d’y plonger subitement en pente raide. Balayée par le vent, la mer d’un bleu hâlé se recouvre de fines pointes d’écume multiples et régulières. Vers l’intérieur des terres, d’immenses lianes recouvrent l’orée d’un bois et la transforment en une masse homogène d’une densité impénétrable. Le terrain sablonneux semble aspiré par une déferlante de luxuriance végétale. Sur plusieurs kilomètres, le littoral s’arrondit afin d’enserrer les flots d’une courbe harmonieuse. Vers le nord, la couleur plus claire des palmiers amorce un nuancier de verts jusqu’aux sommets des mornes surplombant la baie.
L’air chaud est agréablement tempéré par la brise marine. Le panache continu des vagues couvre la rumeur tranquille des bois. Assis face à cet horizon aux mille et une luminances, je m’abandonne à une si agréable douceur. Huit heures d’avion conduisent à une France où l’automne n’arrive jamais. Pas ici. Pas en Péyi Gwadloup. Il n’est qu’une rumeur traversant l’Atlantique. Sans réalité.
L’envie d’explorer ce nouveau monde m’anime déjà. L’œil, coutumier d’un autre ordinaire, devient curieux. Quel visage porte la France à 6 700 km de l’hexagone ? Si les liens entre les deux territoires sont nombreux, ces derniers ne se comprennent pourtant pas toujours.
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admin –
Eole
Commenté sur Amazon le 3 septembre 2018
Un excellent livre qui permet de prendre du recul devant toutes les difficultés que connaît la Guadeloupe.
L’auteur enquête et fait resurgir des informations fortes intéressantes.
Je le recommande.